

Tour d'Italie: le "gentil" Casper van Uden montre les dents à Lecce
"Gentil" dans la vie, mais méchant sur son vélo, le Néerlandais Casper van Uden a remporté mardi à Lecce la 4e étape du Tour d'Italie pour offrir un gros bol d'air à son équipe sous la menace.
Gagner une étape du Giro est toujours un bel accomplissement, surtout pour un coureur qui dispute à 23 ans son premier grand Tour et qui a devancé sans discussion possible ses compatriotes Olav Kooij, le grand favori, et Maikel Zijlaard dans cette première étape en Italie après trois jours en Albanie.
Mais, à voir l'extase collective qui s'est emparée des coureurs de la formation Picnic (ex-DSM) à l'arrivée, on pouvait mesurer à quel point ce succès était bien plus qu'un simple objet de satisfaction personnelle.
"Que signifie cette victoire ? 180 points" UCI, a spontanément répondu Bram Welten, le poisson-pilote de Van Unden, pour situer les enjeux.
Car l'équipe de Romain Bardet est sous pression après un début de saison mitigé. Si sereine en début d'année, elle est désormais sous la menace d'une relégation en deuxième division à la fin de la saison à cause notamment de la remontée fulgurante de l'équipe Astana qui multiplie les victoires en 2025.
Avant le succès mardi à Lecce, l'équipe avait seulement gagné deux courses, et pas les plus prestigieuses, cette année, la Surf Coast Classic par Tobias Lund Andresen en janvier et la Nokere Loerse par Nils Eekhoff en mars.
- "Super pour l'équipe" -
"Je la voulais vraiment, tout le monde dans l'équipe croyait en moi et c'est tellement important", a déclaré Van Unden après sa cinquième victoire chez les pros, de loin la plus belle.
"Si je n'ai pas plus gagné jusque-là c'est peut-être parce que je manque de confiance en moi. Tout le monde croit en moi dans cette équipe, je dois plus les écouter", a-t-il ajouté.
"Casper est quelqu'un d'absolument adorable, d'une profonde gentillesse et parfois on se demande s'il est vraiment un sprinteur parce qu'il est tellement gentil et agréable dans la vie de tous les jours", a rapporté son leader Romain Bardet. "Mais aujourd'hui il a montré son vrai visage sur le vélo, il est promis à un bel avenir", a ajouté le Français.
L'effort pour propulser Van Unden vers la victoire a été collectif avec Niklas Markl, Alex Edmondson et Bram Welten qui ont joué un rôle crucial pour remonter et placer leur sprinteur dans le dédale sinueux de Lecce.
"J'entendais à la radio qu'ils se parlaient énormément dans le final. C'est super pour l'équipe", a insisté Bardet qui, en dehors d'une petite chute sans conséquence, a passé une journée tranquille comme tous les favoris.
Quatrième de l'étape, Mads Pedersen conserve la tête du classement général avec sept secondes d'avance sur le Slovène Primoz Roglic, qui a gratté deux secondes de bonifications lors d'un sprint intermédiaire, et quatorze sur le Tchèque Mathias Vacek, son coéquipier chez Lidl-Trek.
Mercredi, la cinquième étape amènera le peloton de Ceglie Messapica à Matera où Arnaud Démare s'était imposé il y a six ans.
L'arrivée en faux-plat montant est pratiquement la même et devrait convenir particulièrement à des coureurs comme Mads Pedersen et, en principe, Wout Van Aert, mais le Belge a été invisible dans le final mardi.
M.Johnson--PI