

Foot: Carlo Ancelotti, le succès d'un homme tranquille
Annoncé lundi comme nouveau sélectionneur du Brésil, l'entraîneur italien Carlo Ancelotti, meneur d'hommes placide adoré de ses joueurs, va quitter le Real Madrid avec le statut de coach le plus titré de l'histoire de la Maison Blanche, avec 15 trophées dont trois Ligue des champions.
Le "Mister" italien, qui a bâti sa légende sur les bancs de touche des plus grands clubs européens, dont le Real, entre 2013 et 2015, et depuis 2021, est unanimement reconnu comme l'un des plus meilleurs entraîneurs de l'histoire du football.
Il va s'offrir, à 65 ans, et au terme d'un second mandat à Madrid au-delà des attentes avec deux C1 et deux Liga (2022, 2024), un probable dernier défi: relancer la sélection brésilienne, en grande difficulté sportive, avant la Coupe du monde 2026.
Le coach emblématique du club madrilène, cheveux blancs soigneusement peignés et costume noir, est le seul technicien à avoir remporté les cinq grands championnats européens (Liga, Premier League, Serie A, Ligue 1, Bundesliga), lors de ses passages à Madrid, Chelsea, Paris, à la Juventus Turin et au Bayern Munich.
C'est aussi le seul entraîneur à avoir remporté cinq Ligue des champions, trois avec le Real (2014, 2022, 2024) et deux avec l'AC Milan (2003, 2007).
Perçu sur le déclin, un peu dépassé par le football moderne, après des passages mitigés à Naples (2018-2019) et à Everton (2019-2021), le "leader tranquille", titre de son autobiographie, né à Reggiolo (nord de l'Italie) avec la gagne dans le sang, avait continué d'écrire sa légende à Madrid avec son football pragmatique mais terriblement efficace.
- Ami des joueurs -
Déjà pressenti comme prochain sélectionneur du Brésil, Ancelotti avait finalement prolongé avec le Real en décembre 2023, après un début de saison quasi parfait qui avait rassuré les dirigeants de la Maison Blanche.
L'entraîneur merengue, vainqueur en juin 2024 de la 15e Ligue des champions de l'histoire du club, était alors parvenu à faire taire ses détracteurs, en faisant preuve d'une gestion humaine et sportive reconnue par ses joueurs, dont il est très proche.
Sa célébration devenue iconique, lunettes de soleil sur le nez, cigare à la bouche, sur le toit ouvert du bus du Real, au milieu de ses hommes, avait symbolisé cette proximité.
"Je crois que notre plus grande force c'est qu'il trouve le moyen de nous laisser jouer avec de la liberté. On est un peu imprévisibles. Humainement, il nous transmet énormément de calme et de confiance", estime Jude Bellingham au sujet de son coach.
"Les joueurs sont mes amis", résume l'Italien, que son ancien joueur Paolo Maldini avait qualifié une fois de "gentil gros nounours" incapable de "s'énerver".
- Milan au coeur -
Très apprécié par son vestiaire pour ses qualités humaines, Ancelotti est aussi une référence mondiale, unanimement respectée.
Son chemin victorieux débute dans les années 80 à l'AS Rome d'abord, puis à l'AC Milan, son club de coeur où il a passé 13 ans, d'abord en tant que joueur entre 1987 et 1992, puis comme entraîneur entre 2001 et 2009.
Sur le terrain, cet ex-milieu défensif a remporté deux coupes aux grandes oreilles (1989 et 1990) sous la direction du légendaire Arrigo Sacchi, sa plus grande inspiration au niveau tactique.
C'est d'ailleurs à ses côtés qu'Ancelotti a débuté sa carrière sur le banc de la sélection italienne, vice-championne du monde en 1994.
En tant qu'entraîneur, il a par la suite permis aux Rossoneri de retrouver les sommets avec une Coupe d'Italie en 2003, un titre de champion en 2004 et deux Ligues des champions, en 2003 et 2007, ainsi qu'une finale perdue face à Liverpool en 2005.
Gastronome et grand amateur de vin, Ancelotti, qui entraîne au Real avec son fils Davide, semble encore loin de la retraite, même s'il y pense, forcément.
"J'aimerais passer du temps avec mes petits enfants, partir en vacances avec ma femme... Il y a tant de choses que j'ai négligées et que j'aimerais faire", explique celui qui a dédié sa vie à son sport.
Victime de la mauvaise saison madrilène, Ancelotti a cependant encore repoussé l'échéance et va désormais tenter de ramener le Brésil sur le toit du monde en 2026. Un dernier trophée, l'un des seuls qui manque à son palmarès, pour étoffer un peu plus sa légende.
M.Johnson--PI