JO-2030: le CIO "satisfait" de la préparation dans les Alpes du Nord
Plus de quatre ans avant les JO-2030, le Comité international olympique (CIO) a délivré un satisfecit aux organisateurs à l'issue d'une visite en Savoie et Haute-Savoie, même si plusieurs dossiers ne devraient être tranchés qu'après les Jeux de Milan-Cortina en février.
Des tremplins de saut à ski de Courchevel à la mythique piste de la Face de Bellevarde, la délégation a arpenté entre lundi et mercredi plusieurs stations des Alpes du nord, accompagnée par les plus hauts responsables du sport français.
Cette visite "s'achève sur une note très positive, avec un haut niveau de satisfaction et une confiance solide de la part du CIO", a résumé mercredi au Grand Bornand devant la presse Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, président de la commission de coordination du CIO pour les Jeux olympiques d’hiver Alpes françaises 2030.
"Nos visites ont mis en lumière une expertise locale remarquable, portée par des équipes profondément ancrées dans leurs territoires", a-t-il ajouté, rappelant également que les organisateurs portaient "l'ambition d'un projet exemplaire qui limite son empreinte environnementale au strict minimum".
Edgar Grospiron, président du comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques (Cojop), a pour sa part salué "une session de travail réussie, qui a permis d'avancer sur certains dossiers stratégiques.
Plusieurs inconnues demeurent concernant la carte des futurs sites olympiques, comme la réintégration définitive de Val d'Isère dans le projet pour accueillir les épreuves techniques de ski alpin, la localisation des Jeux paralympiques, celle - en Italie ou aux Pays-Bas - de l'anneau de vitesse pour le patinage, sans oublier celle des sports additionnels (trail, escalade sur glace, gravel, etc.) qui intégreront la programmation olympique.
"On en est encore au stade des négociations" concernant Val d'Isère, a indiqué Edgar Grospiron, qui avait indiqué la veille "espérer aboutir dans les prochaines semaines".
"Il faudra attendre l'issue de Milan-Cortina avant de finaliser l'étape des sports additionnels et permettre au Cojop de finaliser sa carte des sites", a ajouté M. Beckers-Vieujant.
- Couac avec la Savoie -
Au sujet de la loi olympique, qui arrivera devant l'Assemblée nationale le 15 décembre après un retard dû à la crise politique française, M. Beckers-Vieujant a indiqué que le CIO l'"attend avec impatience" notamment car elle permettra "la mise en route de la phase plus opérationnelle des infrastructures permanentes et temporaires".
Concernant le vote du projet de loi de finances, qui doit valider les garanties financières apportées par l'Etat à ces JO-2030, il a indiqué "n'avoir pas d'inquiétude. C'est un point important mais qui n'empêche pas d'avancer. Nous savons que les garanties, qui nous ont été à de multiples reprises confirmées, arriveront".
Seul couac à relever dans cette visite du CIO, une lettre - en date du 1er décembre, soit le premier jour du périple de la délégation - du président du conseil départemental de Savoie, Hervé Gaymard, qui a indiqué au Cojop "suspendre jusqu'à nouvel ordre sa participation" aux réunions de préparation des JO-2030".
"Nous ne pouvons être considérés comme une variable d'ajustement budgétaire pour le financement d'un projet dont nous ne sommes pas à l'initiative, mais dont nous sommes le compagnon de route", écrit notamment M. Gaymard dans ce courrier consulté par l'AFP.
Il dénonce le fait que le département de la Savoie "n'a pas été consulté sur l'opportunité de cette candidature, ni sur la carte des sites, dont la première mouture officielle n'est pas satisfaisante", écrit-il, alors que le "schéma préférentiel" du Cojop table sur les stations savoyardes La Plagne et Courchevel pour plusieurs compétitions olympiques.
"Je n'imagine même pas que la Savoie puisse rester en dehors du dispositif, [..] je ne peux pas croire que la situation restera en l'état", a commenté mercredi Edgar Grospiron, interrogé sur le sujet.
"Pour un département comme la Savoie, ces Jeux seront une forme de catalyseur des énergies qui doivent permettre de dépasser les clivages que l'on pourrait avoir", a-t-il encore déclaré.
G.Morgan--PI