

La Colombie endeuillée par deux attaques qui ont fait au moins 14 morts
Un camion piégé, des drones explosifs, des coups de feu: deux attaques menées par des groupes armés ont fait au moins 14 morts et des dizaines de blessés jeudi dans une intensification spectaculaire des violences en Colombie.
Cette flambée intervient à an de la présidentielle, et a été marquée notamment par la mort le 11 août du favori de la droite, Miguel Uribe, des suites d'un attentat.
Jeudi après-midi, un camion piégé a explosé près d'une base aérienne à Cali (sud-ouest), troisième ville du pays, faisant au moins six morts et 60 blessés, selon les autorités. Le maire Alejandro Eder a dénoncé une "attaque narcoterroriste" et demandé une "militarisation" de la ville.
Des images sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs personnes au sol, prises en charge par les secours après l'explosion, ainsi qu'un camion en flammes, plusieurs véhicules endommagés et de nombreuses vitres soufflées.
Le ministre de la Défense Pedro Sanchez a désigné le groupe armé EMC, un groupe dissident des Farc, comme responsable de l'attentat, dénonçant un "attentat terroriste (...) injustifiable contre la population civile de Cali".
"Cette attaque lâche contre les civils est une réaction désespérée face à la perte de contrôle du narcotrafic" dans la région, a-t-il estimé.
Hector Fabio Bolanos, 65 ans, un témoin, a indiqué à l'AFP avoir entendu "un énorme bruit d'explosion près de la base aérienne", et vu de nombreuses personnes blessées au sol.
"Il y a eu des morts parmi les personnes passant sur l'avenue", selon un autre témoin, Alexis Atizabal, 40 ans, qui a vu les vitres de son atelier de fabrication d'enseignes voler en éclats au moment de l'explosion.
Plusieurs bâtiments et une école à proximité ont été évacués.
Le maire a annoncé l'interdiction de circulation des camions dans la ville et offert 10.000 dollars de récompense pour toute information.
"Le terrorisme ne nous vaincra pas", a de son côté affirmé la gouverneure régionale, Dilian Francisca Toro.
- Attaque contre un hélicoptère -
Dans la matinée, dans le département d'Antioquia (nord-ouest) qui comprend la ville de Medellin, huit policiers ont été tués et huit autres blessées dans des affrontements armés et une attaque de drone explosif qui a provoqué la chute d'un hélicoptère.
Un responsable de la police a expliqué à l'AFP que les assaillants avaient "harcelé" des policiers supervisant un groupe chargé d'éradiquer les plantations de coca.
Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré l'hélicoptère survolant la région, suivies d'une détonation et de sa chute.
Il n'a pas été précisé dans quelles circonstances exactes sont morts les huit policiers.
L'attaque avait initialement était attribuée par les autorités au cartel du Clan del Golfo, mais le ministre de la Défense, Pedro Sanchez a ensuite indiqué sur X que "des informations récentes" de la police pointent la responsabilité d'un groupe de guérilleros, Calarca.
Cette guérilla, qui porte le nom de guerre de son chef, est issu d'une scission de l'EMC.
Au pouvoir depuis 2022 et lui-même ancien guérillero, le président de gauche Gustavo Petro a tenté de relancer pourparlers de paix avec la plupart des groupes armés qui opèrent en Colombie, six ans après l'accord historique conclu avec les Farc. Mais la plupart ont échoué ou sont au point mort.
En 2023, l'EMC avait soutenu de tels pourparlers, mais son dirigeant, Ivan Mordisco, avait quitté la table des négociations un an plus tard.
En juin, une série d'attaques avait tué cinq civils et deux policiers dans le sud-ouest du pays. Elle avait été revendiqué par l'EMC.
M.Gonzalez--PI