Philadelphia Independent - Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Israël sous le choc

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Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Israël sous le choc
Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Israël sous le choc / Photo: Jack GUEZ - AFP

Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Israël sous le choc

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit "consterné" par les dernières vidéos diffusées par le Hamas des otages dans la bande de Gaza et a parlé avec les familles, dans un pays horrifié par ces images.

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La publication depuis jeudi par le Hamas et le Jihad islamique, son allié, de trois vidéos montrant deux otages israéliens, décharnés, a ravivé en Israël le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour les libérer.

"Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivent", ont déclaré ses services.

Sur les images de propagande des deux groupes islamistes, les deux captifs sont apparus très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène visant à faire le parallèle avec la situation humanitaire à Gaza, menacée de "famine généralisée" selon l'ONU.

La séquence d'un otage creusant, pelle à la main, le sol sablonneux de l'étroit tunnel où il est détenu, feignant de creuser sa propre tombe, a particulièrement choqué.

- "Décharnés et désespérés" -

M. Netanyahu, selon son bureau, "a eu une longue conversation ce soir avec les familles des otages, Rom Breslevski et Avyatar David", tous deux exhibés dans ces dernières vidéos. "La cruauté du Hamas n'a pas de limite", a-t-il commenté, dénonçant une mise en scène "cynique et odieuse", et accusant de nouveau le Hamas "d'affamer également délibérément les habitants de la bande de Gaza, en les empêchant de recevoir l'aide".

Le président Isaac Herzog et le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar ont réagi dans le même sens, ce dernier annonçant avoir "transmis un message urgent à ses collègues du monde entier" et avoir "initié une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies" sur la question.

La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a dénoncé dimanche "des images effroyables d'otages israéliens". Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s'est ému lui aussi de ces" images ignobles".

Dimanche, début de la semaine en Israël, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet: "Affamés, décharnés et désespérés" (Yedioth Ahronoth), "L'enfer à Gaza" (Ma'ariv), "Cruauté sans limite" (Israel Hayom), "Netanyahu n'est pas pressé" (Haaretz).

Images à l'appui sur son compte Telegram, le ministre d'extrême droite de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir s'est rendu au petit matin sur l'esplanade des Mosquée à Jérusalem-Est, une visite habituellement vue comme une provocation par les musulmans.

"De la même manière que nous avons prouvé qu'il est possible d'exercer notre souveraineté sur le mont du Temple, il est également possible de +conquérir toute la bande de Gaza+ et +d'encourager une émigration volontaire+. C'est la réponse que nous devons donner aux vidéos atroces" du Hamas, a lancé le ministre, filmé sur l'esplanade.

- Etendues de gravats -

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sanglante du Hamas sur la bande de Gaza, 49 restent retenues dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

L'attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.430 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Israël, qui assiège les plus de deux millions de Palestiniens de Gaza depuis le début de la guerre, a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars mais n'autorise l'entrée que de quantités d'aide limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Une journaliste de l'AFP, embarquée samedi à bord d'un avion de l'armée française effectuant des largages d'aide sur Gaza, a pu constater l'ampleur des destructions dans le nord du territoire palestinien, autour du port.

Si elle n'a pas été autorisée à filmer Gaza, elle a pu observer qu'il ne reste presque rien de certains quartiers, transformés en gravats et rasés par les bombardements. D'autres quartiers sont encore debout mais parsemés de zones d'impacts où les immeubles ont été mis à terre.

Selon la Défense civile, 19 personnes ont été tuées dimanche par des tirs ou bombardements israéliens, dont neuf qui attendaient de la nourriture dans le sud de Gaza près d'un centre de la GHF, la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les Etats-Unis.

"Les soldats ont ouvert le feu sur les gens. J'étais là, personne ne constituait une menace", a déclaré un témoin, Jabr Al-Sha’er, 31 ans, interrogé au téléphone par l'AFP. "Ils veulent juste tuer", a-t-il accusé. A la mi-journée, l'armée n'avait pas commenté l'incident.

Un employé du Croissant-Rouge palestinien a été tué pendant la nuit dans une frappe israélienne ayant visé le siège de l'organisation à Khan Younès dans le sud de Gaza, selon cette même organisation, faisant état de 51 de ses membres tués depuis le début de l'offensive israélienne.

"Nous ne sommmes pas au courant d'une frappe ce matin à l'ouest de Khan Younes", a déclaré l'armée à l'AFP.

G.Morgan--PI