

Dissolution du PKK: le parti prokurde réclame des "mesures de confiance" au gouvernement turc
Le parti prokurde DEM a réclamé mardi la mise en oeuvre de "mesures de confiance" au gouvernement turc avant la fête musulmane de l'Aïd al-Adha début juin, au lendemain de l'annonce de la dissolution du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Nous attendons du pouvoir qu'il assume ses devoirs et ses responsabilités", a déclaré le coprésident du DEM, Tuncer Bakirhan, en réclamant "la mise en place de mesures de confiance, concrètes et humanitaires, sans attendre la fin de l'Aïd".
"L'Aïd al-Adha serait alors doublement une fête", a-t-il ajouté devant son groupe parlementaire.
La libération des prisonniers politiques malades et l'amélioration des conditions de détention du fondateur et chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné à l'isolement depuis 1999, devraient faire partie des premières mesures, a souligné M. Bakirhan devant les journalistes.
"Nous savons tous très bien ce que la société attend réellement. Les revendications qui reviennent les plus souvent (...) concernent les prisonniers malades et les centaines de milliers de détenus", a-t-il affirmé.
"Certaines choses peuvent être accomplies avant les mesures légales. Par exemple, les conditions de M. Öcalan. Je pense que le pouvoir peut prendre certaines dispositions pour que la société, qui a des doutes et des inquiétudes, puisse croire pleinement en ce processus", a-t-il ajouté.
- "Mesures concrètes" -
Dans un court message publié mardi, Abdullah Öcalan a "salué respectueusement" la dissolution du groupe armé kurde, sans faire état de revendications vis-à-vis d'Ankara.
Une source kurde proche du PKK, dans le nord de l'Irak où sont repliés les combattants du mouvement, a toutefois déclaré à l'AFP que le groupe armé attend des "mesures concrètes" de la part des autorités turques, parmi lesquelles une amnistie pour ses combattants et la libération de prisonniers politiques, dont celle du leader kurde Selahattin Demirtas, emprisonné depuis 2016.
"Les combattants ne quitteront pas les montagnes et ne désarmeront pas immédiatement", a ajouté cette source, selon laquelle le PKK souhaite également, à terme, un amendement à la Constitution turque garantissant des droits spécifiques aux Kurdes.
Le PKK a annoncé lundi sa dissolution et la fin de plus de quatre décennies d'une lutte armée contre l'Etat turc qui a fait plus de 40.000 morts.
Les responsables du DEM et le groupe armé ont affirmé à de nombreuses reprises que le gouvernement devrait répondre par des mesures législatives pour garantir le succès du processus de paix.
Le PKK a affirmé lundi que sa dissolution "fournit une base solide pour une paix durable et une solution démocratique" et en a appelé au Parlement turc: "à ce stade, il est important que la Grande Assemblée (...) joue son rôle face à l'Histoire", a-t-il insisté.
R.Walker--PI