

Gaza: Netanyahu annonce une intensification de la guerre pour "vaincre le Hamas"
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une intensification de la guerre à Gaza ces prochains jours pour "achever l'opération et vaincre le Hamas", a indiqué mardi son bureau, après une courte pause observée pour la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander.
M. Netanyahu a aussi affirmé que ses services s'employaient actuellement à trouver des pays prêts à accepter des Gazaouis, dont nombre sont prêts selon lui à quitter le territoire, dévasté par plus de 18 mois de conflit déclenché par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Les services du Premier ministre ont rapporté ces propos - tenus lundi devant des réservistes - au premier jour d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump et au lendemain d'un court répit dans l'offensive israélienne à Gaza pour permettre la libération d'Edan Alexander, seul otage vivant ayant la nationalité américaine.
- La guerre "jusqu'au bout" -
"Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force" à Gaza "pour achever l'opération et vaincre le Hamas", a déclaré M. Netanyahu, cité par son bureau. "Une trêve temporaire est possible (pour assurer la libération d'otages toujours retenus à Gaza, ndlr), mais nous irons jusqu'au bout", a-t-il insisté.
Israël avait auparavant annoncé l'envoi d'une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages. Le Hamas a lui appelé l'administration Trump à "poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre".
Le 5 mai, Israël avait annoncé une nouvelle campagne militaire prévoyant la "conquête" de Gaza et nécessitant le déplacement interne de "la plupart" de ses 2,4 millions d'habitants. Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l'armée israélienne avait repris son offensive dans le territoire palestinien, où elle bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d'aide humanitaire.
Les autorités du Hamas ont accusé Israël d'avoir "assassiné" dans l'hôpital Nasser Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24. Il avait été blessé le 7 avril par une frappe de l'armée israélienne, qui l'avait alors accusé d'avoir "participé au massacre du 7 octobre".
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a pour sa part rencontré mardi des proches des Israéliens enlevés le 7-Octobre rassemblés sur la "place des Otages" à Tel-Aviv. "Nous espérons ramener tout le monde à la maison", a-t-il déclaré.
Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre en Israël, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Enlevé alors qu'il servait sur une base du sud d'Israël, Edan Alexander, 21 ans, s'est lui entretenu mardi avec M. Netanyahu. "Je vais bien. Faible, mais petit à petit, je redeviendrai comme avant", lui a-t-il dit.
- La faim comme "arme de guerre" -
Totalement assiégée depuis plus de deux mois, la bande de Gaza a atteint des niveaux de malnutrition "comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées s'étalant sur plusieurs décennies", a alerté mardi l'ONG Médecins du Monde (MDM), accusant Israël d'utiliser "la faim comme arme de guerre"
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens -- dont 8 morts -- en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.
D.Parker--PI