

Panama: manifestation contre le renforcement de la présence militaire américaine
Des milliers de Panaméens ont défilé mardi dans les rues de la capitale pour protester contre le renforcement de la présence militaire américaine autour du canal interocéanique, le projet de réouverture d'une mine à ciel ouvert et la récente réforme de la sécurité sociale.
Washington a, début avril, obtenu l'autorisation par le Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique par laquelle transite 5% du commerce maritime mondial. Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal entre océans Atlantique et Pacifique.
Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de "reprendre" la voie d'eau inaugurée en 1914 et restée sous souveraineté américaine jusqu'en 1999 car il l'estime sous domination chinoise.
Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter.
Les manifestants - étudiants, enseignants, ouvriers, employés du secteur de la santé et défenseurs de l'environnement - exigent également que le président Raul Mulino renonce à son projet de réouverture d'une mine de cuivre à ciel ouvert, dont l'exploitation a été suspendue par la justice en 2023.
Ainsi qu'à celui de barrage pour fournir l'eau douce dont le canal a besoin pour faire fonctionner son système d'écluses.
"Depuis que Mulino a pris les commandes (en juillet 2024), tout est parti à vau-l'eau", a déclaré à l'AFP Isaac Alba, universitaire de 27 ans.
"Le peuple se joint à la lutte et s'unit" pour faire abroger une réforme de la Sécurité Sociale et l'accord "avec les Américains", a déclaré à l'AFP le leader du syndicat de la construction Suntracs, Saul Méndez.
Le président Mulino a affirmé lundi que le pays "ne progresse pas avec des grèves" et qu'il assumait "tout le coût politique" du mécontentement de nombreux Panaméens.
"Je continuerai à m'investir dans des thèmes délicats qui nécessitent des solutions dans ce pays", a-t-il ajouté.
T.Thomas--PI