Fin de la vigilance rouge, mais la canicule touche encore la plupart du pays
Une grande partie du pays reste en surchauffe jeudi, au septième jour d'une vague de chaleur encore écrasante dans les trois quarts de l'Hexagone, selon Météo-France, qui a toutefois levé la vigilance rouge dans les derniers départements concernés.
Ce nouvel épisode de canicule, le deuxième de l'été, a débuté vendredi dernier avec 11 départements du sud, avant de s'étendre graduellement à la grande majorité du pays et l'Andorre, à l'exception du quart nord-ouest, qui reste épargné jeudi.
Les températures doivent baisser "provisoirement d'un cran par rapport à mercredi", notamment dans le centre-est, mais resteront jeudi "à des niveaux caniculaires sur une grande partie du pays", en particulier sur les trois quarts sud et est du pays, prévient Météo-France.
Plusieurs régions du pays ont subi d'importants orages mercredi soir.
Quelque 7.200 foyers restent privés d'électricité jeudi en Occitanie, alors qu'ils ont été jusqu'à 33.500 au pic des orages mercredi soir, selon le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis. Dans le Cher, ils sont 1.300 jeudi, après avoir été jusqu'à 6.200 au cours d'orages, d'après la préfecture.
En Bourgogne, l’Yonne a été frappée par de violents orages mercredi soir nécessitant 45 interventions des pompiers pour dégager les voies publiques et protéger les habitations.
Dans le sud-ouest, ils ont fait face à plusieurs départs d'incendie, parfois causés par les orages.
Ainsi, dans le Tarn-et-Garonne, où jusqu'à 11.000 foyers ont été privés d'électricité mercredi soir, la foudre, à l’origine d’un incendie à Saint-Porquier, a frappé le compteur électrique d’une maison avant que les flammes ne se propagent à la toiture.
Même si le Rhône, la Drôme, l'Ardèche, l'Isère et l'Aude ont basculé de la vigilance rouge à orange jeudi à 06H00, l'Hexagone reste soumis à un temps très chaud, avec une vigilance orange pour les trois quarts du pays.
Vendredi, 80 départements seront en alerte orange canicule, contre 75 jeudi, selon Météo-France.
"Là, c'est la deuxième canicule de l'année, et entre les deux nous avons eu très peu d'eau. On va avoir une petite récolte", déplore Ludovic Roux, vigneron à Talairan, dans l'Aude.
Au village de Ginouillac, dans le Lot, où les températures sont montées jusqu'à 41°C en début de semaine, les vaches de Christophe Bonnet, éleveur de 54 ans, produisent moins de lait.
"Durant ces périodes, elles mangent moins et produisent moins. En moyenne, une vache fait 25 litres par jour, mais quand il fait chaud on perd 10%", explique-t-il, ajoutant qu'il y a aussi "plus de risques au vêlage car les vaches peuvent faire une infection".
- Pollution à l'ozone -
En région parisienne, touchée par un épisode de pollution "persistant" à l'ozone, des restrictions de circulation sont mises en place à partir de jeudi.
A Lille, Kristine Büttner et Nils Wiemers, deux Allemands quinquagénaires venus de Berlin, sont surpris que la vague de chaleur atteigne le nord de la France. "Nous nous sommes dit qu'il ne ferait peut-être pas si chaud dans le nord. Nous étions très contents, d'être ici (...) et pas dans le sud de la France", confie Kristine Büttner.
Des alertes rouge canicule ont aussi été déclenchées en Italie, Portugal, en Grèce, dans les Balkans ou encore en Espagne, où plusieurs dizaines d'incendies sont actifs.
La France subit depuis vendredi sa 51e vague de chaleur depuis 1947 et la 2e depuis le début de l’été, des épisodes rendus plus fréquents et plus intenses par le changement climatique.
De très fortes chaleurs sont à nouveau attendues pour le week-end du 15 août avec probablement jusqu'à 40°C sur le sud-ouest.
Selon les données des stations météo depuis 1950 analysées par l'AFP, un Français né dans les années 2000 a vu le thermomètre dépasser 40°C dans le pays presque chaque été, une expérience sans comparaison avec celle de ses grands-parents, plutôt habitués à des canicules exceptionnelles, comme en 1947 ou 1983.
Les études de surmortalité montrent que la chaleur tue plus que les ouragans, les inondations ou tout autre événement climatique extrême.
La prévention s'est améliorée depuis la canicule de 2003 (15.000 morts) et moins de gens meurent désormais de la chaleur, mais plus de 5.000 personnes en sont mortes à l'été 2023, selon Santé publique France.
D.Lopez--PI