

Trump annonce un "accord commercial majeur" jeudi, probablement avec le Royaume-Uni
Le président américain Donald Trump doit signer jeudi à Washington un accord commercial bilatéral avec son allié historique, le Royaume-Uni, selon la presse américaine, le président américain ayant évoqué un "grand pays très respecté" sans le nommer.
Si ce règlement "commercial majeur, selon les mots du président républicain, voit bien le jour jeudi à 10H00 (14H00 GMT) à la Maison Blanche, il s'agira d'une première depuis que le tempétueux milliardaire a imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés aux Etats-Unis.
Avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l'ordre économique international qu'il a provoqué.
Donald Trump a toutefois maintenu des surtaxes prohibitives avec la Chine au taux de 145% -- 245% pour certains secteurs -- auquel Pékin a riposté avec un taux de 125%.
Sur son compte Truth Social, le locataire de la Maison Blanche, a annoncé mercredi une "grande conférence de presse (jeudi) matin à 10H00 (14H00 GMT), dans le Bureau ovale, concernant un important accord commercial avec les représentants d'un grand pays très respecté".
Il a même vanté ce qui serait "le premier d'une longue série" d'accords commerciaux, sans être plus explicite.
Selon le New York Times et Politico, il s'agit du Royaume-Uni.
- "Relation spéciale" -
Son Premier ministre travailliste Keir Starmer et Donald Trump avaient fait état de "négociations productives" entre leurs pays liés par 250 ans d'Histoire et qui ont forgé une "relation spéciale" diplomatique et économique jamais véritablement mise à mal.
Le commerce de biens entre Londres et Washington est resté à l'équilibre en 2024, selon des statistiques officielles, le Royaume-Uni ayant importé pour 57,1 milliards de livres de biens américains et en a exporté pour 59,3 milliards de livres.
Londres est ainsi relativement épargné par les droits de douane "réciproques" annoncés le 2 avril par le président Trump avec une taxe de seulement 10%, le niveau le plus bas.
La puissance européenne reste toutefois taxée à 25% sur l'acier, l'aluminium et l'automobile, ce qui inquiète les constructeurs britanniques, les Etats-Unis représentant leur premier marché à l'exportation en 2024 (9 milliards de livres, 27,4% des exportations), hors Union européenne.
La balance commerciale penche aussi largement en faveur du Royaume-Uni en matière de services, le pays ayant exporté pour 137 milliards de livres aux Etats-Unis l'an passé, contre 61,2 milliards d'importations.
Mais ce secteur reste, pour l’instant, en marge de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Londres et Washington négocient depuis des semaines, le Royaume-Uni espérant supprimer ou atténuer les surtaxes américaines contre des concessions.
La ministre des Finances britannique Rachel Reeves s'était ainsi entretenue avec son homologue américain Scott Bessent, en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) fin avril à Washington.
Elle avait avancé quelques lignes rouges sur les normes en matière d'automobiles et d'alimentation, sur la sécurité en ligne et envisagé une concession possible sur les prélèvements fiscaux de 800 millions de livres par an sur les géants américains du numérique.
- Sommet avec l'UE -
Dans le même temps, Mme Reeves avait rappelé la valeur de la relation avec l'UE, soulignant que "les relations commerciales avec l'Europe (étaient) sans doute encore plus importantes" qu'avec les Etats-Unis, malgré le divorce du Brexit effectif depuis le 31 janvier 2020.
Le gouvernement de M. Starmer s'est dit prêt mercredi à envisager un programme de mobilité pour les jeunes avec l'UE, sous certaines conditions, une demande de Bruxelles à laquelle il s'était jusque-là montré réticent.
Londres accueillera le 19 mai les présidents des institutions de l'UE, premier sommet de ce type depuis le Brexit.
Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump a déclenché un séisme économique avec notamment ce qu'il a lui-même surnommé "jour de la libération", le 2 avril, lorsqu'il a érigé un mur de nouvelles taxes sur les produits importés aux Etats-Unis.
Donald Trump a depuis partiellement viré de bord, en annonçant une pause de 90 jours -- jusqu'à début juillet -- et promis des "deals" avec les partenaires majeurs des Etats-Unis pour alléger la facture.
Aucun n'a encore été annoncé.
Des discussions sont en cours avec nombre de pays tandis que la Chine et les Etats-Unis doivent se réunir ce week-end en Suisse pour jeter les fondements d'une négociation commerciale.
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M.Rodriguez--PI