Voeux: Le Pen et Bardella devancent Macron et promettent une année 2026 de "conquête"
Marine Le Pen et Jordan Bardella ont souhaité mercredi faire de 2026 "une année de conquête", dans leurs voeux prononcés quelques heures avant ceux d'Emmanuel Macron qui, très affaibli, va tenter de reprendre un peu de souffle en lançant les derniers chantiers de son double quinquennat.
Les dirigeants du Rassemblement national ont appelé à la mobilisation pour les municipales des 15 et 22 mars, souhaitant que 2026 soit pour le Rassemblement national, en tête dans les sondages, une "année de conquête" en vue de la "grande alternance" qu'ils espèrent incarner en 2027.
Le "basculement" est "à portée de vote", assurent-ils, Jordan Bardella dénonçant "un système à bout de souffle", appuyé sur "une coalition de survie" à l'Assemblée nationale.
"Mes chers compatriotes": comme chaque 31 décembre à 20H00, le président de la République tracera, de son côté, sa feuille de route pour l'année à venir, les défis à relever et les raisons selon lui d'espérer malgré l'instabilité politique et le contexte international actuels.
Une allocution du Nouvel An d'"une dizaine de minutes", sa neuvième, qu'il pourrait amender jusqu'au dernier moment, selon son entourage.
Le cadre est d'ores et déjà fixé, avec le défi que constitue la guerre en Ukraine, qui entrera en février dans sa cinquième année et constituera la pierre angulaire de son intervention.
De même que le message de fond: Emmanuel Macron "aura à cœur de montrer qu'il fera tout pour que 2026 soit une année d'action, une année utile", souligne son entourage.
"Sans tomber dans un optimisme béat", le chef de l'Etat devrait pointer du doigt le "French bashing" permanent "alimenté par d'autoproclamés patriotes", relève-t-on dans son entourage en direction de l'extrême droite.
- "Non à l'immobilisme" -
Mardi, il s'est fendu d'un clip d'une minute sur les réseaux sociaux rappelant les "joies et peines, réussites et défis" mais aussi les "espoirs" de l'année écoulée, de la réouverture des tours de Notre-Dame aux deux prix Nobel français.
"La France, durant ces mois, a continué d'avancer malgré un contexte difficile", assure son entourage. De la même manière, 2026 sera "tout l'inverse de l'immobilisme", promet-on à rebours de son ex-Premier ministre Edouard Philippe, qui estime que "l'Etat n'est plus tenu" et a appelé à une présidentielle anticipée.
Les marges de manoeuvres d'Emmanuel Macron sont faibles dans un pays sans majorité, où chaque vote à l'Assemblée confine au défi et où le budget pour 2026 est toujours dans les limbes, faute de compromis entre gouvernement et socialistes.
Contraint à plus de distance sur la scène intérieure après la dissolution ratée de 2024, il esquissera trois priorités mercredi soir: l'instauration d'un service militaire, la régulation des réseaux sociaux et une loi sur la fin de vie.
Emmanuel Macron entend réintroduire le service national, plutôt bien accueilli dans l'opinion, sous une forme volontaire.
La régulation des réseaux sociaux sera aussi mise en avant après une série de tables rondes à travers la France où il a souhaité leur interdiction aux moins de 15 ans ainsi que celle du portable au lycée.
Un projet de loi, consulté par l'AFP et fixant la majorité numérique à 15 ans dès le 1er septembre 2026, sera discuté au Parlement en début d'année.
Les textes sur la fin de vie seront examinés quant à eux à partir du 20 janvier au Sénat avant de passer à l'Assemblée. Les débats s'annoncent compliqués, notamment au Sénat, où le groupe Les Républicains, première force de cet hémicycle, est très réservé sur la création d'une aide à mourir.
C.Carter--PI